mercredi 12 juin 2013

La triste fin de Virgin


Après le refus par le tribunal de commerce des 2 - timides - offres de reprise restantes pour quelques magasins de la chaîne, l’issue est maintenant quasi inéluctable et la liquidation de la chaîne devrait intervenir dans les prochains jours.

Rien n’y aura donc fait, ni la mobilisation , aussi rituelle que vaine, des salariés ; ni le soutien affiché par certains artistes, qui au-delà du mouvement de sympathie ne mène pas à grand-chose ; ni le vague et confus projet de « souk culturel » de Patrick Zelnick, qui n’a pas dû passer le 1er round du calcul de rentabilité sur une feuille Excel.

On aura donc surtout retenu de cette période les scènes de quasi émeute urbaine des derniers jours d’exploitation des magasins, quand une remise générale de 50% a été accordée sur l’ensemble des articles, y compris électroniques ; ce qui ne manque pas de laisser rêveur sur les discours d’attachement des clients à l’enseigne, de l’importance de la qualité de la relation en magasin et autres fadaises. Amazon et ses consorts, n’en déplaise à Aurélie Filipetti, ont de beaux jours devant eux (cf la vidéo édifiante ci dessous).

On ne peut que s’étonner cependant du refus de reprise du tribunal de commerce des offres restantes, car même sans connaître les détails du dossier, la proposition de Cultura pour Avignon et de Vivarte pour certains autres emplacements ne paraissaient pas absurdes. Peut-être les conditions mises par les repreneurs sont-elles apparues comme exorbitantes ? Ou que finalement les représentants des salariés ont préféré un PSE en bonne et due forme ?


Sur le fond, on ne pourra quand même que se demander pourquoi, sur des formats a priori équivalents ou du moins modifiables pour l’être, Cultura se développe, le Furet du Nord ouvre des points de vente, la FNAC lance des modèles de petite taille en franchise, et que rien n’ait été possible sur la base du réseau existant et de la marque Virgin. C’est vrai qu’il se serait aussi agi d’un nouveau pari, que la chaîne n’avait peut-être plus les moyens de financer, plombée par ses déficits antérieurs.


Il nous restera à suivre, pendant au moins quelques jours, le désormais incontournable épisode de la "SCOP de licenciés que personne ne veut financer malgré les promesses"; cette fois ce sera à Marseille. On connaît la fin.